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Tribune sur nos inquiétudes pour la jeunesse !
Nous, acteurs de l’éducation populaire, tirons la sonnette d’alarme sur les difficultés grandissantes des
jeunes de 16 à 25 ans.
Pierre, “Être dans une association m’a donné envie de poursuivre dans cette voie. À l’issue de mon service civique, j’ai décidé de me former
en passant un BPJEPS, car le métier d’animateur et l’environnement associatif m’ont beaucoup plu. Ça a été un tournant majeur dans mon parcours, comparé au monde de l’entreprise. J’ai trouvé plus de sens dans ce que je faisais et une vraie satisfaction à accompagner les autres.
Kylian, volontaire dans une maison de quartier, “c’est la Mission locale avec ma conseillère qui m’a fait connaître le service civique. Cela m’apporte beaucoup d’être dans un cadre apaisant et sérieux, je suis rassuré et conforté en ce qui concerne mon avenir professionnel.”
Nous, associations et réseaux de l’éducation populaire, sommes particulièrement inquiets quant à l’avenir des jeunes de nos territoires, qu’ils vivent en milieu rural ou dans les villes, qu’ils soient scolarisés ou non. L’arrêt de subventionnement des Missions Locales par la région des Pays-de-la-Loire en novembre dernier, et d’autres acteurs associatifs proposant des actions pour les jeunes en situation de décrochage scolaire, l’introduction accélérée de la sélection à l’Université depuis Parcoursup, ou plus récemment la remise en question du pass “culture” ainsi que la suspension temporaire des contrats de service civique, sont autant de décisions qui viennent frapper de plein fouet celles et ceux qui ont entre 16 et 25 ans.
Ce contexte est d’autant plus alarmant que nous savons combien ce public est déjà très fragilisé sur de multiples plans : celui de la santé mentale (un jeune sur cinq était en 2021 atteint de troubles dépressifs. 21% des individus âgés de 18 à 24 ans ont vécu un épisode dépressif caractérisé ce qui en fait la tranche d’âge la plus exposée aux épisodes dépressif Selon le baromètre de Santé publique France 2021), de la situation économique (37% des étudiants sautaient des repas souvent ou de temps en temps – IFOP 2023) et de l’incertitude vis-à-vis de leur avenir. En effet, depuis la période de confinement le sentiment d’isolement chez les jeunes n’a cessé de progresser, les queues devant les distributions alimentaires se font de plus en plus longues et le pourcentage de jeunes vivant sous le seuil de pauvreté augmente année après année (Près de 20% des jeunes de moins de 30 ans en Maine et Loire et 17% en Mayenne – INSEE). La fréquentation des lieux de dons alimentaires en témoigne.
Face à ces enjeux, le constat est sans appel : les réponses des pouvoirs publics ne sont pas à la hauteur des réalités des jeunesses en France. Aujourd’hui, plus que jamais, il nous parait inconcevable de faire l’économie sur le volontariat, sur l’éducation, sur l’insertion sociale et professionnelle ou encore sur la culture et les loisirs. Les jeunes et les associations qui s’engagent pour l’intérêt général ne doivent pas payer le prix de renoncements politiques.
CEMEA Pays de la Loire, Fédération des centres sociaux Maine-et-Loire et Mayenne, Ligue de l’enseignement Maine-et-Loire et Mayenne, Francas Mayenne et Maine-et-Loire, MRJC Anjou et Mayenne, UFCV Mayenne